Ce mardi 10 mai 2022, la cérémonie des HERA Awards proclamait Marie Maréchal lauréate dans la catégorie Sustainable Design, pour son mémoire de fin d’études en Communication Visuelle et Graphique (ESA Saint-Luc Liège). Etant partenaire de ce prix d’excellence, Wallonie Design est allé à la rencontre de la lauréate et de sa promotrice, Célia Charbaut.
À propos de Marie Maréchal
L’environnement fait partie intégrante de la vie de Marie Maréchal depuis de nombreuses années. Avant même de commencer ses études à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, travailler dans ce domaine était primordial à ses yeux, afin d’avoir un impact concret dans la société. Choisissant un cursus artistique dans une optique d’action concrète et directe, Marie Maréchal se dirige plus spécifiquement vers un bachelier en Photographie. Pour parfaire sa formation, elle décide de poursuivre un master en Communication visuelle et graphique, avec une spécialisation dans le design social et numérique. Elle clôture son cursus cette année, avec une année d’agrégation en arts plastiques.
À propos de son mémoire
Le sujet, la montée des eaux, était déjà présent sous une autre forme dans son travail de fin d’études en Photographie (traitant de l’artificialisation des paysages) en 2019. Pour son mémoire, Marie Maréchal décide d’appréhender le sujet par le prisme du design social. S’entourant d’experts comme Xavier Fettweis qui est climatologue et professeur à l’ULiège, elle a proposé une installation artistique, Vestiges submergés, permettant de sensibiliser la population belge à la question cruciale de la montée des eaux.
Cliquez ici pour lire le mémoire : Vestiges submergés. Conscientiser la population aux enjeux de la montée des eaux et de la migration environnementale par un dispositif artistique inspiré de la fiction anticipative
À propos de Célia Charbaut
Enseignante à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, Célia Charbaut a des convictions environnementales très engagées, qu’elle partage à ses étudiant·es dans le cadre de différents cours. Elle est également conseillère académique au sein du Service d’accompagnement psychopédagogique de l’ESA. Elle a notamment participé, avec bien d’autres personnes, à la mise en œuvre du projet de la Récupérathèque à l’ESA. Elle a accompagné Marie Maréchal dans son mémoire en tant que promotrice, en la nourrissant de ressources mais aussi en l’encourageant à prendre une place de médiatrice artistique auprès de la communauté scientifique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la manière dont vous envisagez le design social au travers de ce mémoire ?
Marie Maréchal : Je suis essentiellement attirée par le processus de co-création avec les citoyen·nes et/ou les expert·es. Dans les projets de design social, j’apprécie le fait de mettre mes compétences à disposition et d’accompagner les participant·es – d’autant plus que ce type de projets a un réel impact social et sociétal. Pour mon mémoire, j’ai pu rencontrer des experts comme Xavier Fettweis qui m’a, quant à lui, nourrie d’inputs scientifiques théoriques mais aussi a proposé des pistes de dispositifs pour mon projet artistique.
Célia Charbaut : Je crois foncièrement à la médiation artistique pour la communauté scientifique. Elle permet de traduire visuellement quelque chose qu’on n’est pas capable de percevoir. C’est au final une forme de traduction qui n’est toutefois pas de la vulgarisation, qui manque, à mes yeux de vision transversale en ce qui concerne la question climatique. Durant le processus de ce mémoire, j’ai d’ailleurs insisté auprès de Marie pour qu’elle prenne son rôle auprès de la communauté scientifique.
Comment décririez-vous la place de la question environnementale dans l’enseignement actuel ?
Célia Charbaut : Je dispense un cours de développement durable, repris dans une option d’un master dans une section de l’ESA Saint-Luc Liège. Depuis le suivi de mémoire de Marie, j’ai proposé un nouveau cours mêlant écologie et art car j’ai vraiment constaté un intérêt et une sensibilité (même si teintée d’un léger défaitisme) au sein de mes étudiant·es. Puis il y a clairement une place à prendre pour proposer du contenu écologique dans les cours. J’ai envie de trouver des solutions pour faire face à l’immobilisme !
Marie Maréchal : Selon moi, il y a des sections à Saint-Luc où la question devrait être encore plus présente, comme en design industriel ou en architecture d’intérieur. Je trouve important d’avoir au sein d’une institution scolaire des professeur·es sensibilisé·es aux questions environnementales. Et ce, même si je sais pertinemment que c’est un sujet vaste et complexe à traiter. C’est aussi pour cette raison que je souhaite devenir enseignante, en plus de continuer le projet Vestiges submergés.
Marie, un mot sur les suites de ton installation Vestiges submergés ?
Je suis en train de réfléchir et de mettre en place d’autres dispositifs pour de la photographie sous-marine de qualité. J’ai déjà des voyages prévus en Europe, pour investiguer des fonds marins submergés qui regorgent d’objets de notre quotidien reflétant notre société. L’idéal serait de proposer l’installation Vestiges submergés dans l’espace public pour conscientiser au maximum. Je souhaite aussi regrouper des personnes et créer un collectif engagé multidisciplinaire (climatologues, psychologies, sociologues…) qui aurait pour mission de sensibiliser aux changements climatiques. Et dans l’absolu, une résidence d’artistes (mais pas que) pour travailler sur la thématique de l’environnement.
Avis aux intéressé·es par le projet : contactez Marie Maréchal par mail
Le HERA Award Sustainable Design est un prix d’excellence organisé par la Fondation pour les Générations Futures avec le soutien du Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures, et en partenariat avec Wallonie Design.
Article rédigé par Cécilia Rigaux
avec le soutien du Fonds européen de développement régional.